Traitement psychologique de la phobie sociale

La phobie sociale est traitée par une thérapie comportementale et cognitive. L'intérêt de cette approche est qu'elle permet au patient de trouver un amélioration rapide. Cette thérapie demande que la patient veuille véritablement changer.

Trois grandes étapes seront mises en place. Tout d'abord, une information sur la phobie sociale est présentée au patient, les mécanismes sont notamment décrits. En deuxième lieu, le thérapeute et le patient procèdent à l'analyse des pensées dysfonctionnelles et à leur remise en cause. Dans un troisième temps, des tâches seront à effectuer avec le thérapeute ou seul, au sein de l'environnement du patient. Cette méthode consiste en une exposition graduée aux situations anxiogènes. Parallèlement, le travail cognitif (sur les pensées) est poursuivi.

Bien que le patient en doute souvent au départ, l'amélioration est rapide dans le cas de la phobie sociale (2 à 3 mois en moyenne). Au bout de quelques séances, le patient voit par lui-même les changements, ce qui l'encourage fortement à poursuivre.

Les thérapies comportementales et cognitives ont prouvé scientifiquement leur efficacité dans le traitement de ce trouble. Nombreuses sont les publications scientifiques internationales qui montrent les résultats significatifs de cette méthode. Très largement utilisée dans les pays anglo-saxons, elle reste méconnue en France. Le rapport INSERM de 2004 l'a étudiée et reconnu son efficacité et sa pertinence. Beaucoup de praticiens et de services hospitaliers commencent à se spécialiser dans cette approche.

En thérapie comportementale et cognitive, patient et psy sont partenaires. Le psy n'est pas une statue de cire qui prononce trois mots au cours de la séance. L'enfance, l'adolescence ne sont volontairement pas évoquées. Le psy se centre sur la difficulté actuelle et sa résolution, il est par ailleurs volontaire et parle beaucoup pour guider son patient. Des exercices simples à réaliser sont donnés entre chaque consultation.

Lors d'une première consultation, on entend souvent les patients dire "je veux savoir pouquoi je suis comme ça, cela me permettra de ne plus être phobique". Ils sont donc surpris lorsque le praticien leur explique qu'aucune étude scientifique n'a permis de montrer que savoir "le pourquoi du comment" permette de résoudre un trouble. D'autant que certaines personnes ont parfaitement connaissance de la raison de leur trouble, comme par exemple une dame phobique de la voiture suite à un accident gravissime de la circulation. Connaître la raison de sa phobie ne lui permet pas pour autant d'en sortir. Nombreuses sont les idées reçues sur les thérapies et celle-ci en fait partie.